VONS, J.,
Mythologie et Médecine.
Ellipses, Paris, 2000. 176p. Paperback. Upper edge bumped through and through. ‘L’ouvrage de Jacqueline Vons examine les relations que, de tout temps, la médecine antique a entretenues avec les dieux. L’A. ne prétend pas à une impossible exhaustivité, mais choisit un certain nombre d’angles d’attaque. Le début du premier chapitre est consacré à ces dieux qui ont la beauté corporelle (jeunesse, éclat, grandeur), mais ont aussi besoin de manger, boire et dormir, procréent et souffrent, ce qui les rapproche des homme. Cependant les hommes sont infiniment inférieurs. (…) L’homme est un être limité et de condition mortelle, alors que les dieux naissent, croissent et se fixent à un stade adult d’où ils n’évolueront plus. (…) Les dieux sont immortels, parce que dans leur corps circule non le sang, mais l’ichôr, liquide immortel et qu’ils mangent l’ambroisie, nourriture d’immortalité.(…) L’infinie supériorité des divinités sur les hommes ne les empêche pas de souffrir quand il sont blessés au combat. (…) Le deuxième chapitre porte sur les matériaux et techniques de création de l’homme, un mythe dans lequel Prométhée, Deucalion et Pyrrha jouent un rôle essentiel. Les principaux pourvoyeurs des mythes de création sont Hésiode et Ovide. Mais il faut ajouter le mythe de l’androgyne raconté par Aristophane dans le Banquet de Platon. Dès Hésiode, avec la création de Pandore, ‘mal nécessaire’, la femme est considérée comme inférieure à l’homme. (…) Il faut dire aussi que de Platon aux Pères de l’Église on privilégie l’âme et l’esprit au détriment du corps. Aussi la médecine est-elle dépréciée et considérée comme une activité inférieure du savoir. On devra attendre le XVIe siècle pour enregistrer des progrès notables. (…) Le chapitre IV pose la question: la médecine est-elle l’art d’un dieu? La mythologie, en effet, est pleine de dieux et d’hommer guérisseurs (….). Art noble dans l’Antiquité, la chirurgie est considérée comme subalterne par la suite. (…) Tout au long des siècles on constate la coexistence du traitement médical et du recours thérapeutiques parallèles: rebouteux, cueillette des simples ou pèlerinage à Lourdes. (…) Le dernier chapitre s’intéresse aux métamorphoses et à la survie des dieux. Asklépios n’a pas le monopole de la médecine. Grâce au caducée, la baguette aux deux serpents proche du bâton du fils de Coronis, un bâton entouré d’un serpent, Hermès/Mercure s’introduit à son tour dans le domaine médical, au point que c’est son bâton qui symbolise la médecine. (…) L’ouvrage se termine par un recensements des plantes pharmaceutiques et des médicaments minéraux avec les divinités qui leur sont associées et une brève conclusion qui montre comment le médecin se trouve placé entre l’organique et le monde des symboles, ‘interlocuteur privilégié au carrefour entre représentations et réalité’. (…) Ces fautes d’attentions n’enlèvent rien à la valeur du livre, original et séduisant. Il ouvre un champ de recherche qui n’avait guère été exploré jusqu’au présent. L’association entre mythologie et médecine se révèle féconde et cet ouvrage devrait susciter d’autres travaux.’ (ALAIN MOREAU in Latomus, 2003, pp.950-953). From the library of Prof. Carl Deroux.
€ 25.00
(Antiquarian)